CONSTRUCTIVISME

CONSTRUCTIVISME
CONSTRUCTIVISME

Plus idée directrice que credo artistique, le constructivisme représente une nouvelle forme de pensée dans l’art moderne. Avec une intuition remarquable, les constructivistes ont pressenti les impératifs du développement d’une société nouvelle: les problèmes esthétiques sont relégués au second plan; il s’agit avant tout de rendre fonctionnelle une existence opprimée par les chiffres. À partir des années vingt, l’idée constructiviste inspire l’architecture, la sculpture et les arts appliqués, mais seulement de façon occasionnelle la peinture. À une époque où les tendances stylistiques sont étroitement conditionnées par l’idée de technique artistique, parfois intraduisible dans le langage de certains arts, le constructivisme a essayé de dépasser les limites des mouvements décoratifs antérieurs en se proposant de créer un système des arts résolument neuf et défini uniquement par le principe du «fonctionnel». Lié à une nouvelle conception esthétique – celle de la forme utilitaire –, le constructivisme favorisera le développement du «design» des stylistes, posera les bases de la typographie moderne et découvrira la technique du photomontage. Réaction à l’esthétisme philosophique de la première abstraction (1910-1915), le constructivisme se caractérise par une opposition «matérialiste» aux théories trop métaphysiques du «spirituel dans l’art» de Kandinsky, du mysticisme de Malevitch et de la théosophie de Mondrian. Réaction issue des exigences d’une nouvelle époque qui a besoin de réalisations pratiques, il apparaît comme l’application concrète du langage élaboré par le suprématisme de Malevitch et l’abstraction, rigoureusement géométrique, de Mondrian.

1. Le rôle des sculpteurs Gabo et Tatline

Un des «ingénieurs» les plus inspirés de la pensée constructiviste – le sculpteur russe Naum Gabo (1890-1977) – écrit que le cubisme n’a été pour lui qu’une phase préliminaire. Le cubisme parisien constitue en effet, avec le futurisme italien, la source de la réflexion des artistes russes des années 1910-1915; avec l’abstraction radicale de Malevitch, il leur fournit un vocabulaire riche de nouvelles formes plastiques. Mais ce langage se base sur des principes trop idéalement esthétiques: l’analyse cubiste de Picasso, si agressive et si destructrice du «figuratif», n’est qu’un moment de sensibilité proprement «picturale», un style qui en se refusant l’abstraction est limité au seul champ des sensations «rétiniennes» (Marcel Duchamp).

L’essor du mouvement constructiviste est étroitement lié à l’œuvre de deux sculpteurs russes – Vladimir Tatline (1885-1953) et Naum Gabo. La rapide évolution des idées artistiques de Tatline semble due à son voyage parisien au cours de l’été 1913. Quoique fasciné par l’œuvre de Picasso, Tatline prend le contre-pied de l’esthétique cubiste. Non intéressé par la décomposition analytique d’une forme vue sous différents angles, il réalise de toutes pièces (débris de matières «non artistiques») des assemblages qui sont des sculptures d’un nouveau type, les premières sculptures abstraites. En assemblant des morceaux hétéroclites – bois, clous, cordes, tôle –, il réussit la construction d’un objet qui n’a aucun lien avec la réalité figurative. La question de la délimitation de l’œuvre le préoccupe. En 1914 il supprime le cadre et construit des «contre-reliefs» qui non seulement mettent radicalement en question la notion d’«œuvre d’art», mais tentent de détruire le préjugé de la nécessité de la pesanteur dans la sculpture: les «contre-reliefs» de Tatline sont destinés à être suspendus. En 1915-1916, les sculptures de Gabo sont dans un esprit très proche de celui de Tatline, mais s’expriment encore dans un langage d’apparence réaliste; ses personnages sont construits uniquement avec des plans découpés et réunis dans l’intention d’éviter toute idée de volume. Comme Gabo le dira plus tard, il essayait alors de détruire le volume et de donner de la profondeur.

Au cours des années qui précèdent la révolution d’Octobre, les milieux de Moscou et de Pétersbourg foisonnent d’idées futuristes, mais pour les artistes russes il ne s’agit pas d’une simple copie du romantisme superficiel d’un Marinetti. Pour eux, la réalité à construire est matérielle, ce n’est pas une image métaphorique, sans aucune utilité sociale. À partir de 1918, les artistes russes critiquent ouvertement le futurisme.

2. Les manifestes

Cette nouvelle volonté constructiviste, encore non formulée théoriquement, se manifeste dans les œuvres de Malevitch, Pougny, Rodchenko, Brik et Yakoulov. C’est l’époque des tumultueuses expositions «Tramway V» et «0,10» qui eurent lieu à Saint-Pétersbourg. Dans les discussions agitées qui les accompagnent se précise l’idée d’un art de l’avenir qui doit rester réaliste et résolument moderne, assimiler les nouveaux moyens de la peinture abstraite et les mettre au service de l’idéologie matérialiste. Associé dans ses débuts avec le mouvement marxiste de la Révolution, le constructivisme semble être l’expression idéale de cette doctrine qui entend construire une nouvelle société. Le mot «construction» est un des mots les plus fréquemment employés à l’époque.

La première prise de position esthétique du constructivisme est celle de Gabo et de son frère Pevsner qui, dans le Manifeste réaliste (1920), définissent une volonté anti-esthétique et formulent les exigences d’un art lié à une production qui refuse la sémantique superficielle des futuristes. «La vraie modernité c’est la production.» En proclamant la primauté du rythme «cinétique» et la profondeur spatiale, ils renoncent au volume statique (plein) et à la ligne. Deux notions purement constructivistes apparaissent dans ce texte: tektonika : «l’unité de l’idéologie et du formel» (le principe dynamique de l’œuvre – la construction); faktura : «la condition du matériel» (la base matérielle). Le Manifeste constructiviste d’Alexéi Gan (1920) proclame la gloire de la technique contre l’«activité spéculative de l’art». Le slogan «L’art est mort» indique les difficultés du nouvel État socialiste qui essaie de créer de toutes pièces une société; ainsi le constructivisme se définit comme un «procès d’assemblement d’éléments différents». Ilia Ehrenbourg qui, à partir de 1922, est associé au mouvement, publie à Berlin la revue Viechtch-Objet-Gegenstand qui propose aux artistes ce programme: «Travail. Clarté. Organisation.»

3. Le constructivisme en dehors de l’U.R.S.S.

Parallèlement aux nouvelles initiatives russes la notion de «structure» apparaît dès 1914 dans les projets de Le Corbusier (Maison Dom-Ino). Il définit clairement une nouvelle conception de l’architecture. Libérée de la masse pesante du «bâtiment», elle devient une «construction», déterminée uniquement par une structure intérieure et des murs-rideaux. Comme chez Tatline et Gabo, ce n’est plus le volume ou la ligne qui concrétise la construction mais une structure dynamique. L’éternelle opposition entre l’espace intérieur et l’espace extérieur est abolie aussi bien chez Le Corbusier que dans les projets de Walter Gropius, qui applique (à partir de 1919) dans ses gratte-ciel le principe constructiviste de la structure dynamique (son «ossature métallique») et des murs en verre.

Mais c’est en Hollande que se constitue le premier groupe pro-constructiviste. Autour de Théo Van Dœsburg et Piet Mondrian qui, à partir de 1917, publient à Leyde la revue De Stijl sont réunis des peintres et architectes: G. T. Rietveld, Cor Van Eesteren, J. J. P. Oud. Les idées du groupe traduisent la même volonté d’austérité formelle que celle du milieu russe: donner une application pratique au nouveau langage de l’abstraction géométrique, créer un nouveau style, correspondant aux exigences de la société industrielle. Pour eux, «le cube et le parallélépipède sont les formes essentielles de l’espace infini». De Stijl prend la relève de nombreux groupes qui depuis le début du siècle se sont proposé de régénérer les arts appliqués. À partir de 1911, Gropius poursuit le même but dans ses projets de meubles, automobiles et locomotives. Ainsi, dès ses débuts, le constructivisme veut créer un nouveau cadre d’esthétique rationnelle, correspondant à la civilisation de la machine. Conscient de l’inévitable évolution industrielle de notre société, il essaie de créer des formes plastiques adaptées à cette nouvelle réalité.

4. L’évolution du milieu russe

Les nombreuses prises de position esthétiques dans les années 1918-1920 et les discussions publiques à l’école d’art Vhutemas sont l’expression d’une lutte acharnée entre les tendances «idéaliste» et «matérialiste» au sein de l’avant-garde russe. Un groupe marxiste s’oppose à l’esthétique antimatérialiste des admirateurs de Kandinsky et de Malevitch. Le titre d’une des nombreuses discussions au cours desquelles se formaient alors les théories artistiques est très significatif de l’esprit de l’année 1918; en novembre, le critique Pounine, ardent défenseur de Tatline, parle sur le thème «Sanctuaire ou Fabrique?». Tatline et Rodchenko mènent la lutte contre le suprématisme de Malevitch. Dans ses Slogans pour le constructivisme , Alexéi Gan proclame une «guerre inconditionnelle à l’art». Tatline prône la limitation de l’activité artistique au seul domaine pratique et se nomme «productiviste». Son slogan «L’art est mort! Vive l’art de la machine» ne doit pas être interprété comme un reflet du dadaïsme nihiliste «à l’occidentale», mais en tant que vraie mise en œuvre des idées sociales du moment: Tatline, Rodchenko aussi bien que Malevitch s’emploient à la production de modèles de céramique, de vêtements d’ouvriers et de meubles pour les clubs de travailleurs. Aux yeux de l’avant-garde soviétique, le constructivisme apparaît comme la seule activité artistique conciliable avec les dures conditions socio-politiques du moment. En 1924, Malevitch publie un manifeste où il déclare que «le suprématisme déplace son centre de gravité vers l’architecture». Cette déclaration est accompagnée d’un grand nombre de projets et de maquettes stéréométriques dont l’importance pour le développement du langage architectural du XXe siècle est encore à découvrir.

5. Les projets d’architecture

Contrairement à l’idéalisme philosophique des premières théories picturales de Malevitch, ses projets d’architecture sont des exemples de sobriété. Mais dans les ateliers des autres architectes le romantisme révolutionnaire inspire des projets d’une démesure fantastique. Contrebalançant la rude réalité quotidienne, les architectes soviétiques des années vingt créent de nombreux projets qui a priori sont destinés à rester sur le papier. L’enthousiasme devant les nouvelles possibilités qu’ouvre l’idée d’une architecture dynamique se traduit par le projet optimiste de Tatline (1920) pour le bâtiment-monument à la IIIe Internationale. Trois formes «élémentaires» – cube, cône et cylindre – sont inscrites à l’intérieur d’une gigantesque spirale de 400 mètres qui, de surcroît, devait tourner sur son axe! Le projet de Gabo pour une station de radio envisagée aussi comme un monument (1919) se place dans la même ligne d’un constructivisme idéaliste. Les nombreux concours pour bâtiments gouvernementaux et les Projets-perspectives sont l’œuvre des architectes soviétiques qui, en quelques années seulement, arrivent à la maîtrise d’un langage architectural fondamentalement neuf. Les nouveaux «condensateurs sociaux» posent des problèmes aux pionniers de l’architecture du XXe siècle qui, groupés autour de la revue L’Architecture contemporaine , se lancent dans des projets de normalisation et créent des habitations-types avec le «Narkomfin» (1928) de Guinzbourg. Pour la première fois, la sociologie fait partie de la recherche urbanistique. Malevitch écrit un texte sur la «sociologie de la couleur». Dans la lutte des «urbanistes» et des «désurbanistes» naissent des théories révolutionnaires, théories reprises par Le Corbusier dans sa Cité radieuse. La réalité est bien plus modeste que les rêves dessinés; seuls les «clubs des travailleurs» et quelques constructions de prestige sont réalisés. Les noms de Leonidov, des frères Vesnine (projet pour la Pravda de Moscou), de Nikolaiev et Melnikov illustrent cette floraison inattendue de créateurs. Ce dernier est l’auteur très remarqué du pavillon soviétique à l’exposition des Arts décoratifs de Paris, en 1925. Les plans de Leonidov dépassent de loin les possibilités d’imagination des dirigeants politiques. En 1932, le conservatisme réactionnaire du «réalisme socialiste» va briser un des plus extraordinaires essors de l’histoire de l’architecture.

6. Enseignement et pratique

Les fréquents contacts des artistes russes avec le milieu allemand contribuèrent à la diffusion rapide des idées constructivistes en Europe. Plusieurs architectes occidentaux vont construire de grands ensembles pour le jeune État socialiste: Le Corbusier réalise sa première grande construction à Moscou, le Centrosoyouz (1930). En 1921, l’exode des artistes russes commence: Kandinsky, Gabo, Pevsner, El Lissitzky et Malevitch trouvent en Allemagne un terrain propice à leurs idées. Les expositions berlinoises de 1922, 1923 et 1927 font connaître aux artistes européens l’avant-garde du constructivisme russe. L’activité du mouvement De Stijl porte aussi ses fruits. C’est au Bauhaus que les nouvelles idées de l’après-guerre deviennent une synthèse, marquée par la réussite totale d’un enseignement tourné vers le rationnel et le fonctionnel. Les bases de cet enseignement avaient été jetées en 1920 par le Vhutemas de Moscou où enseignaient Kandinsky, Vesnine, Pevsner et Malevitch. L’introduction des méthodes psychotechniques marque une nouvelle époque dans l’enseignement de l’art. Suivant les principes scientifiques du constructivisme, on étudie les sensations esthétiques et les qualités psychologiques des éléments employés. Le Bauhaus se fonde sur le même principe. Cette école des «arts et techniques» (et non «métiers»!) est l’œuvre d’un remarquable ensemble d’artistes et théoriciens: Kandinsky, Klee, Schlemmer, Moholy-Nagy, Gropius et Breuer essaient de former au Bauhaus les plasticiens et les stylistes de la nouvelle époque industrielle. La dichotomie de l’enseignement rappelle celle du premier manifeste de Gabo: Formlehre (science de la forme) – psychologie et lois formelles de la composition abstraite, principes d’organisation – et Werklehre (science de la matière) qui rappelle la faktura de Gabo. En butte à l’opinion réactionnaire, le Bauhaus est obligé d’émigrer à Dessau, dans les nouveaux bâtiments construits par Gropius (1925), et ensuite à Berlin (1930-1933), d’où le chasse définitivement l’avènement du régime nazi.

Dans les années 1920, le développement théorique du constructivisme ne s’accompagne que de réalisations modestes: Le Corbusier ne construit alors que des villas – villa Stein (1927), villa Savoye (1929) – où s’élaborent lentement ses principes d’architecture fonctionnelle, sa célèbre «machine à habiter». Ce n’est qu’avec le développement fulgurant des grandes cités américaines que le constructivisme devient le style du XXe siècle.

Mies van der Rohe crée ses chefs-d’œuvre: le Seagram Building de New York et l’Illinois Institute of Technology. Le langage formel et les principes de construction une fois élaborés, le constructivisme cesse d’être tourné uniquement vers le rationnel et le fonctionnel et on assiste aujourd’hui à une phase de constant enrichissement, une sorte de développement «en largeur» du mouvement.

Dans le domaine des arts appliqués, le constructivisme a été à la source d’une véritable révolution des principes décoratifs: l’esthétique du «fonctionnel» tend à simplifier à l’extrême les formes. C’est à cet esprit que la typographie moderne doit son essor et le photomontage son invention. Les affiches d’El Lissitzky et Altman, la revue LEF (Front gauche de l’art) fondée en 1923 posent les bases d’une nouvelle culture de l’image visuelle qui, libérée de son contenu immédiatement représentatif, acquiert une liberté et maîtrise le langage abstrait pour s’aventurer dans les arcanes de la psychologie dynamique des formes «fondamentales». Dans les années 1920, Kandinsky se rapproche de la pensée constructiviste et, grâce à ses méthodes psychotechniques, construit une iconographie du signe abstrait avec la publication en 1926 de son cours au Bauhaus, Punkt und Linie zur Fläche (Point et ligne par rapport à la surface ), ouvrage qui a pour l’art abstrait l’importance du Clavecin bien tempéré pour le système tonal de la musique classique.

Les meubles de Breuer et ceux de Rodchenko, exposés en 1925 à Paris (Arts décoratifs), définissent une nouvelle civilisation. Rodchenko est aussi le pionnier du photomontage, technique constructiviste par excellence, et qui influencera aussi l’esthétique formelle du cinéma d’Eisenstein; sans elle, les premiers films abstraits de Hans Richter (Rhythmus , 1921) eussent été inconcevables.

Dans l’histoire de l’art moderne, le rôle du constructivisme est déterminant puisqu’il ne s’agit pas d’un style ni d’une esthétique (sauf au cours de la période 1913-1921), mais d’un mode de raisonnement. Parce qu’elle avait su concrétiser les principes de la première abstraction, cette nouvelle logique, surgie comme une riposte à l’esthétisme historique, a été la première école optimiste dans l’art contemporain, dont le but était de donner une nouvelle logique plastique à la civilisation du XXe siècle. Cette logique a des liens très étroits avec les sciences exactes et fait pendant à la méthodologie structuraliste avec laquelle elle présente de nombreuses similitudes. Refusant «l’éternelle et absolue mesure de la réalité» (Gabo), le constructivisme place en premier lieu la notion de structure qui, à la même époque, est mise en valeur par la linguistique structurale de F. de Saussure et par l’ethnologie de Marcel Mauss.

École d’une nouvelle conception dynamique de l’architecture, le constructivisme peut être comparé à l’art gothique qui libéra l’art de bâtir de la contrainte de la masse et de celle du mur en instaurant le principe de la construction (opposée à la bâtisse). En assumant le difficile héritage de la première abstraction, et grâce à lui, le constructivisme a su s’élever au-dessus des recherches décoratives de tous les mouvements «Art nouveau» qui l’ont précédé. Il a démontré que ce n’est pas l’invention formelle qui crée le style , mais l’esprit qui fonde une nouvelle méthode de pensée.

constructivisme [ kɔ̃stryktivism ] n. m.
• v. 1925; du rad. de constructif
1Hist. de l'art Mouvement artistique tendant à substituer une plastique de plans et de lignes assemblés, à une plastique des masses. Constructivisme russe (1920).
2Didact. Théorie qui considère un objet de pensée comme « construit ».

constructivisme nom masculin (de constructif) Mouvement artistique russe, qui reçut sa dénomination en 1920 et connut divers prolongements dans l'art européen. Ensemble d'attitudes, de doctrines et de méthodes qui prétendent répondre aux problèmes de la nature et du fondement des mathématiques et qui ont en commun une certaine adhésion à l'hypothèse de constructibilité. (Le finitisme de l'école hilbertienne, l'intuitionnisme de Brouwer et Heyting, plus récemment le prédicativisme sont considérés comme des constructivismes.)

constructivisme
n. m. Mouvement artistique proche du cubisme et du futurisme.

constructivisme [kɔ̃stʀyktivism] n. m.
ÉTYM. V. 1925; de constructif.
1 Hist. de l'art. Mouvement artistique tendant à substituer une plastique de plans et de lignes assemblées (structure) à une plastique des masses (d'abord appliqué au Constructivisme russe qui s'est épanoui vers 1920).
1 En 1913, toujours en Russie, Tatlin lance le Constructivisme que Gabo et Pevsner (sculpteur) codifient à Moscou, en 1920. Il est très apparenté au « suprématisme » de Malevitch. Par Lissitzky il entre en Allemagne, en 1922 et, mêlé aux directions de Bauhaus, se confond rapidement avec le Néoplasticisme et l'Élémentarisme de Mondrian et Van Doesburg.
Maurice Gieure, la Peinture moderne, p. 97.
2 Didact. Théorie qui considère un objet de pensée comme « construit ».
2 (Brouwer a voulu) constituer une théorie intuitionniste du nombre en élaborant dans ce but les règles techniques d'un constructivisme (…) qui relève aussi de la mathématique.
J. Piaget, Logique et Connaissance scientifique, in Encycl. Pl., p. 53.
3 Mus. Système d'élaboration par éléments assemblés, construits.
3 Pierre Henry (compositeur de musique concrète) manifesta souvent (…) un vigoureux constructivisme.
Pierre Schaeffer, la Musique concrète, p. 24.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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